À Innov-Agri, Marc Fesneau précise le cap de son ministère
Visitant pour la première fois le salon Innov-Agri, Marc Fesneau a rappelé l’enjeu pour le secteur agricole d’assurer ses différentes transitions face à un réchauffement climatique qui est déjà là. Des moyens budgétaires « puissants » sont annoncés.
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Au gré des interpellations qui ont animé sa visite d’Innov-Agri le 7 septembre 2023, Marc Fesneau a eu l’occasion de présenter la feuille de route de son ministère de l’Agriculture. Sous le soleil de plomb d’Outarville, il a rappelé l’engagement du ministère pour accompagner le secteur agricole dans son adaptation et sa lutte contre le réchauffement climatique.
« Des moyens financiers très puissants »
« La transition écologique, la question des produits phytosanitaires, la décarbonation seront solutionnées par l’innovation qu’il faut massifier », a déclaré le ministre dans les allées du salon. Une massification qui pourrait être soutenue par de nouveaux moyens.
Marc Fesneau a déclaré être « très à l’aise » sur l’idée que des « moyens financiers très puissants vont être mis en œuvre pour le secteur agricole » dans la prochaine loi de finances. Des moyens qui devront permettre d’accompagner le secteur agricole à assurer sa transition face au réchauffement climatique.
Sur la fin progressive de la défiscalisation du GNR, Marc Fesneau a annoncé qu’il n’était « pas question de faire une économie budgétaire ». « J’ai obtenu à ce que cela revienne au secteur agricole pour lui permettre d’assurer sa transition », a ajouté le ministre.
« Le convoi de l’eau ne me gêne pas »
Tout en observant différentes innovations concernant l’irrigation ou des outils pour économiser l’eau, Marc Fesneau a été interpellé par la FNSEA Centre-Val de Loire sur les débats parfois houleux sur la question de l’eau.
Le syndicat attendait un « message clair sur l’eau », tout en évoquant le dernier épisode du convoi de l’eau dont il avait l’impression qu’il était « cautionné » par le ministère de l’Agriculture. « Le convoi de l’eau ne me gêne pas tant qu’il ne dégrade pas, a répondu le ministre de l’Agriculture. Nous sommes en démocratie. J’ai dénoncé les dégradations qu’il y a pu avoir. »
Interrogé également sur la récente agression d’un jeune agriculteur en Loire-Atlantique et les craintes que des agriculteurs peuvent avoir vis-à-vis de certains militants et opposants au monde agricole, Marc Fesneau a répondu qu’il « ne faut pas laisser prospérer ce climat, car sinon arrivera la vraie violence ».
La loi d’orientation débattue à l’automne
Le ministre a également été interpellé par le syndicat sur le renouvellement de la dérogation jachère qui est en mauvaise voie au niveau européen. « Une dérogation qui a lieu tous les ans, ce n’est plus une dérogation, ça s’appelle une règle », a répondu le ministre, qui a écarté la possibilité d’une troisième dérogation de suite. Pour continuer à les autoriser, la solution est pour lui de changer la règlementation. Un sujet qu’il souhaite « mettre en débat au niveau européen ».
Autre sujet politique qui va occuper Marc Fesneau, c’est le pacte et le projet de loi d’orientation et d’avenir agricoles. Si les concertations sont terminées, les premières mesures législatives et réglementaires du ministre sont attendues. Il en sera notamment question lors de sa visite dimanche 10 septembre à Terres de Jim à Cambrai. Il a confirmé que le projet de loi sera à l’Assemblée nationale « à l’automne ».
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